Après une période marquée par la crise COVID 19 et le Programme de Résilience Économique et Sociale, l’État du Sénégal compte relancer l’activité économique par le biais de l’exécution d’importants Programmes sociaux et économiques de base à l’endroit de l’emploi des Jeunes (Xeyu Ndaw Ni) des femmes et couches les plus vulnérables (Bourses de sécurité sociale) et entend poursuivre sa politique de modernisation (universités et établissements d’enseignement supérieur, justice) et de développement des pôles territoriaux.
L’État du Sénégal ambitionne également d’asseoir une industrie compétitive, portée par un secteur privé national fort, qui devrait davantage investir dans les secteurs de l’industrie, notamment pharmaceutique et à forte intensité technologique.
S’il est permis d’exulter sur ces importantes prévisions attendues pour 2022, il faudrait tout de même s’interroger sur l’équation quelles recettes pour financer ces dépenses du Budget de l’État?
En effet, après une baisse en 2021 des recettes fiscales de l’ordre de -110, 5 milliards, et un taux de couverture de 65% des dépenses du Budget général en 2021 contre 72 % en 2020, l’État mise sur le renflouement de ses recettes internes, avec la mise en œuvre de la Stratégie de Mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT).
Particulièrement, une forte mobilisation des recettes fiscales en 2022 est attendue de l’administration fiscale, qui, à travers la réalisation de son Plan YAATAL (Programme d’élargissement de l’assiette fiscale et domaniale) envisage à l’horizon 2022 des prévisions de recettes de l’ordre de 2406 Milliards et 2879 Milliards en 2023.
L’élargissement des bases d’imposition, à travers l’intégration des nouveaux propriétaires fonciers et entreprises dites informelles, ne peut se faire à l’aune du Plan YAATAL que :
- si la régularisation est volontairement souscrite,
- qu’elle soit bénéfique pour les cibles visées en leur permettant de bénéficier d’avantages fiscaux tels l’exonération temporaire à la Contribution Foncière des Propriétés Bâties sur une durée de 5 ans, qui peut être accordée aux constructions nouvelles à la demande des propriétaires fonciers
- si l’État promeut, in fine, un système fiscal simple, transparent et équitable, gage d’une bonne mobilisation des recettes internes pour un financement assuré des Programmes sociaux et économiques de base.